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TEXTES SACRES HINDOUS

 
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Les Veda et Upanishad

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La Bhagavad-Gitâ

 

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Veda et Upanishad

Les premiers textes de l'hindouisme, qui remontent au-delà du deuxième millénaire avant notre ère, sont les quatre Veda : Rigveda, Atharvaveda, Yajurveda, Samaveda. Selon jean Herbert : «Comme il ressort de l'un des mythes de la Création, ils expriment les lois selon lesquelles l'énergie créatrice, brahma, a créé l'Univers en récitant les quatre Veda par ses quatre bouches. Ces lois préexistaient donc â l'Univers, tout comme probablement, selon les conceptions occidentales, la loi du carré de l'hypoténuse. Elles ont été " vues " par de très anciens sages, les rishi, qui les ont transportées dans des " hymnes " qui forment le texte des Veda». Ceux-ci sont donc un livre sacré comme la Bible, le Coran, le Popol-vuh.

Chaque verset serait susceptible de trente-deux interprétations compréhensibles à différents « niveaux d'intériorisation ou de matérialisation », comme c'est d'ailleurs le cas pour toute langue sacrée. Sri Aurobindo dit qu'il faudrait en donner au moins cinq traductions différentes pour que leur sens soit accessible à l'Occidental.

Chaque verset des Veda peut aussi être considéré comme un mantra, donc comme une invocation qui renfermerait une magie subtile dans ses sons si on la psalmodie correctement.

 Les Upanishad, composées de deux cent cinquante cinq textes postérieurs rédigés à partir de 6oo avant J.-C., sont des commentaires des Veda sous forme de récits symboliques ou de développements philosophiques. «On les considère comme le Vedanta, la fin ou le couronnement des Veda, l'aboutissement de toute connaissance, car elles conduisent le chercheur à l'atman, but de toute vie» (K. N. Aiyar).

 Extrait de "textes sacrés d'Orient" de Marc de Smedt

 

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L'EXPERIENCE DIRECTE

... C'est par l'illumination intérieure, c'est par l'expérience directe,

Et non par l'intermédiaire d'un sage, qu'un aspirant en arrive à connaître la véritable nature des choses.

Si je veux savoir ce qu'est la lune, il faut que je la voie de mes propres yeux.

Tout ce que d'autres m'en diront ne me la fera jamais connaître !...

Ce n'est ni par le yoga, ni par le samkhyat (dualisme religieux), ni par l'action, ni par l'érudition que la délivrance survient.

Il est nécessaire que tu réalises toi-même l'identité du Jiva et de Brahman : pour gagner son indépendance l'homme ne dispose d'aucun autre moyen.

  

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HYMNE COSMIQUE (RIGVEDA 10.129)

Il n'y avait pas l'être, il n'y avait pas le non-être en ce temps. Il n'y avait ni l'espace ni le firmament au-delà. Quel était le contenu ? Où était-ce ? Sous la garde de qui ? Qu'était l'eau profonde, l'eau sans fond ? 

Ni la mort ni la non-mort n'étaient en ce temps, point de signe distinguant la nuit du jour. L'Un respirait sans souffle mû de soi-même rien d'autre n'existait par ailleurs.

A l'origine les ténèbres couvraient des ténèbres, tout ce qu'on voit n'était qu'onde indistincte. Enfermé dans le vide, le Devenant, l'Un prit alors naissance par le pouvoir de la Chaleur.

D'abord se développa le Désir, qui fut le premier germe de la Pensée. Cherchant avec réflexion en leurs âmes, les Sages trouvèrent dans le non-être le lien de l'être.

Leur cordeau était tendu en diagonale: quel était le dessus, quel était le dessous ? Il y eut des porteurs de semence, il y eut des vertus; en bas était l'Instinct, en haut le Don.

Qui sait en vérité, qui pourrait l'annoncer ici d'où est issue, d'où vient cette création ? Les dieux sont en deçà de cet acte créateur: qui sait d'où il émane ?

Cette création d'où elle émane, si elle a été fabriquée ou si elle ne l'a pas été, Celui qui veille sur elle au plus haut du ciel le sait sans doute : ou bien ne le sait-il pas ?

 

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LA PENSEE (VAJASANEYI SAMHITA 34)

La divine qui s'avance au loin lorsqu'on s'éveille et qui retombe lorsqu'on s'endort, celle qui voyage au loin, lumière des lumières, la Pensée : puisse ce qu'elle conçoit m'être propice !

Celle par qui les sages, habiles ouvriers, font leur oeuvre dans le sacrifice et dans les rites miracle inouï sis au-dedans des êtres, la Pensée : puisse ce qu'elle conçoit m'être propice !

Celle qui est connaissance et conscience et volonté, lumière immortelle dans les créatures, et sans qui nul travail ne se fait, la Pensée : puisse ce qu'elle conçoit m'être propice !

Celle qui enveloppe tout ce qui fut, est et sera, l'immortelle par laquelle on tend le sacrifice avec les sept officiants, la Pensée: puisse ce qu'elle conçoit m'être propice !

Celle en qui reposent stances, mélodies et formules comme les rais au moyeu du char, celle en qui est tissée toute la réflexion des créatures, la Pensée : puisse ce qu'elle conçoit m'être propice !

Tel un bon cocher son attelage, celle qui dirige les humains comme des coursiers à l'aide des rênes, stable dans le cœur et pourtant mouvante, rapide, la Pensée : puisse ce qu'elle conçoit m'être propice !

 

 

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BAHVRICHA UPANISHAD

Cette Upanishad appartient au groupe shâkta, c'est-à-dire tantrique. Elle se situe donc dans la mouvance de ce grand, courant de l'hindouisme qui met en avant la notion d'énergie cosmique (shakti), volontiers personnifiée en un personnage divin que l'on appelle simplement dévî: « la Déesse » . Bien entendu, selon l'une des tendances fondamentales du brahmanisme, cette déesse a de nombreuses hypostases, riche chacune d'une mythologie significative. Au total, donc, les noms des déesses sont quasi innombrables et leurs sanctuaires se voient partout en Inde. Citons parmi les plus importantes : Durgâ, déesse combattante montée sur un lion (ou un tigre) ; Annapurnâ, déesse de l’abondance et de la prospérité ; Kâlî, déesse terrible et vengeresse. De plus, chaque dieu est accompagné de sa parèdre, laquelle personnifie son énergie, sa puissance, sa faculté d'agir. Ainsi, Vishnu est accompagné de Lakshmî, Shiva de Pârvati, Brahmâ de Sarasvatî, et ainsi de suite…

 

1- Au tout début de l'univers

 la déesse était seule.

Elle émit l'Oeuf du monde .

Elle était alors le son IM

et la résonance nasale

par quoi OM se prolonge.

 

2- C'est d'Elle que Brahmâ naquit ;

d'Elle, Vishnu ; d'Elle, Rudra ;

d'Elle, tous les Maruts, en bandes ;

d'Elle, les Gandharvas,

les Apsaras, les Kimnaras,

et tous les musiciens du Ciel.

 

D'Elle naquit le Désirable

et tout ce qui a l'Énergie ;

d'Elle aussi tous les Êtres

qu'ils aient pour origine

l'oeuf, l'eau, la graine, ou la matrice :

les végétaux, les animaux,

tous, tant qu'ils sont !

D'Elle aussi les humains...

 

3- C'est qu'Elle est l'Énergie suprême,

la Doctrine apaisante

qui consiste en trois mantras :

KA. É. Î. LA. HRÎM.

HA. SA. KÂ. HA. LA. HRÎM.

SA. KÂ. LA. HRÎM.

C'est là le secret d' OM

car OM a pour support

la déesse-Parole !

 

4- Elle s'est diffusée

dans les trois corps, les trois villes,

rayonnant sur eux Sa lumière

à l'intérieur, à l'extérieur !

Parce qu'Elle est intimement

mêlée au temps et à l'espace

on dit qu'Elle est la Conscience Intérieure,

Mahâ-Tripurâ-Sundarî !

 

 

5- Elle seule est l'Ame cosmique

car en dehors d'Elle il n'y a

que mensonge et non-âme !

Elle est donc le brahman

comme Conscience universelle,

et réunit en Elle-même

à la fois l'Être et le Non-Être ;

par Elle on connaît la Conscience

en tant que brahman sans second

comme une vague d'Existence,

de Conscience, et de Joie !

 

Elle est entrée dans tous les êtres,

Mahâ-Tripurâ-Sundarî,

à l'intérieur, à l'extérieur

de chacun d'eux ; et sur chacun

Elle rayonne sa lumière !

 

Ce qui n'est qu'Être seulement,

et que Conscience illuminante,

ce qu'est l'Amour, ce qu'est la Joie,

C'est la déesse créatrice,

Mahâ-Tripurâ-Sundarî !

 

Divinité universelle

elle est tout à la fois

et le Toi, et le Moi, et tous les êtres

et tout ce qui existe,

Mahâ-Tripurâ-Sundari !

 

Elle est la seule Vérité,

la Nature, Elle : la Charmante,

Mahâ-Tripurâ-Sundarî

en Elle il nous faut reconnaître

le brahman sans second !

 

6- Détaché des cinq formes

et des cinq éléments,

seul reste le Mahant,

support universel

ultime vérité .

 

7- Il est dit dans les Écritures que « le brahman est connaissance » ; et aussi: « Ce brahman, je Le suis ! » Ailleurs il est affirmé : « Tu es Cela», et « Cette Âme n'est autre que le brahman. »

 8- Ailleurs encore, on proclame : « Ce que je suis, c'est Lui !» ou encore. « Celui qui est là-haut, je Le suis ! » Ces Grandes-Paroles constituent toutes ensemble la Sainte Doctrine en seize parties et quinze syllabes, laquelle n'est autre que Mahâ-Tripurâ-Sundarî que l'on appelle aussi : la Jeune Fille, la Petite Mère, l’Oie sauvage, l'Éléphante ; Elle est la Fiancée qui choisit librement son futur époux ; Elle règne sur la nature entière ; on l'appelle Chândâ, Châmundâ, Vârahâ ; c'est Elle, l'Éléphante royale, qui cache la réalité derrière un voile d'ignorance ; noire comme l'oiseau, et pourtant â peine noire, Elle est montée sur un cheval et combat l'Angiras ! Enveloppée de fumée, elle est la Solaire, la Chantante, la Rivière ! Elle partage la joie du brahman !

 

9- Dans le séjour inaltérable

sis au plus haut du Ciel

les strophes du Véda,

avec les dieux, ont leur demeure.

 

Mais â quoi serviraient ces strophes,

pour celui qui ne saurait pas ?

Seuls ont ici parfaite assise

ceux qui connaissent le brahman !

 

Telle est l' Upanishad

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La Bhagavad-Gitâ

 

C'est le texte le plus connu de l'hindouisme, fragment d'un immense poème de 90000 strophes : le Mahabharata. Gandhi considérait la Bhagavad-Gita «comme le livre par excellence d'initiation à la connaissance de la vérité » et Swami Ramdas prétendait que ce texte « n'a laissé sans solution aucun problème concernant la conduite de la vie humaine dans les domaines spirituels et physiques». La Bhagavad-Gita narre les hésitations d'Arjuna à la veille d'une bataille qui doit l'opposer aux siens et les conseils que lui prodigue l'incarnation du Seigneur Krishna dans ce moment fatidique où sa vision de la réalité bascule.

Cet ouvrage, remarquable de profondeur et de clarté, peut être considéré comme un manuel de méditation sur la vie et le devenir. Tous les grands maîtres hindous en firent des commentaires et s'en servirent pour étayer leur enseignement…

  

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COMMENT AGIR ?

ARJUNA :

Si, selon ton opinion, ô dispensateur des bienfaits ! la Sagesse est supérieure à l'activité, pourquoi donc me pousser à une entreprise aussi terrible ? Tes discours ambigus troublent ma raison ; choisis la voie la meilleure pour atteindre au bonheur et indique-la-moi clairement !

 KRISHNA :

J'ai déjà déclaré, ô prince sans péché ! qu'il existe ici-bas deux modes de consécration : celui des adeptes de la science spéculative appelée sankhya, qui est l'application de la raison à la contemplation, et celui des adeptes de l'école du yoga, qui est la dévotion dans l'accomplissement de l'action.

L'homme ne peut se libérer de l'action en négligeant d'entreprendre sa tâche ni atteindre au bonheur en s'abstenant de toute action. Nul ne peut rester inactif un seul instant. Tout être est porté involontairement à agir par les qualités qui surgissent de la nature. Celui qui, tout en ayant maîtrisé ses sens et ses organes, demeure inerte mais laisse son cœur se préoccuper des objets des sens, est un homme dont la piété est fausse et l'âme égarée. Au contraire, celui qui a pu subjuguer ses passions, et qui, indifférent au résultat, accomplit tous les devoirs de la vie avec ses facultés actives, est un homme estimable. Accomplis donc les actions nécessaires : l'action est supérieure à l'inaction. Ton corps mortel ne pourrait mener à bonne fin son pèlerinage terrestre en restant inactif. Tout acte qui n'est pas offert à Dieu enchaîne l'acteur par l'action. Abandonne donc, ô fils de Kunti ! tout mobile égoïste, et dans l'action accomplis ton devoir pour lui seul…

 

 

 

 

 

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