PLAN

Exposé de la démarche préalable au bon déroulement d'un IDD, sur la base du travail des IPR :

a) Deux profs ont envie de travailler ensemble.

b) Leurs disciplines doivent être distinctes.

c) Le choix du domaine implique qu'on examine d'abord les points de programme : donner la priorité au programme le plus contraignant (ex : doublette SVT / Français : le programme de SVT est le plus contraignant des deux : on part donc de lui.)

d) On choisit le thème à l'intérieur du domaine. Ce thème doit se prêter à une véritable activité de l'élève.

e) On élabore une problématique : c'est le point essentiel. L'IDD sera présenté aux élèves qui l'auront choisi sous la forme d'un problème à résoudre. C'est à la résolution de ce problème que devront " s'attaquer " les élèves. Leur produit final sera leur réponse à ce problème. Ce produit ne doit pas être entièrement déterminé à l'avance par les profs. Il doit au contraire découler naturellement des recherches des élèves.

f) La production finale est obligatoire, tout comme les traces écrites laissées par les élèves dans leur carnet de bord, lequel rendra compte de leurs recherches, de leurs évolutions et progrès. Elle doit être commentée oralement par leurs auteurs. On pourra, à l'occasion, donner aux élèves des techniques de communication orale.

g) On doit concevoir une évaluation progressive, formative. Remarques complémentaires : - Il est préférable d'organiser véritablement le travail par groupes : 1 responsable du niveau sonore (nécessité d'écouter et de se faire écouter), 1 responsable du temps et 1 coordonnateur (qui répartit les tâches, réexplique les consignes…). Ces responsables peuvent être changés toutes les semaines. - Songer à l'utilisation du CDI : comment mener une recherche documentaire ? Recherche en groupe : nommer un responsable de documents (chacun a-t-il trouvé un document approprié à sa recherche ? Le remet-il en place ?…).

Avantages des IDD

a) Donner davantage de sens aux contenus d'enseignement : Il est beaucoup plus intéressant, et pour l'élève, et pour le prof, de saisir les liens qui s'établissent tout naturellement entre les différents domaines du savoir. Ne pas oublier que, durant des siècles, on a conçu le savoir comme un tout et non comme un ensemble morcelé, sans lien avec les parties. La Renaissance et le 17ème siècle ont introduit une rupture fâcheuse dans cette homogénéité - rupture dont notre enseignement est la première victime. Cela nous empêche très souvent de prendre de la hauteur, de distinguer ce qui est important de ce qui l'est moins… en un mot, cela nous prive de la possibilité de donner vraiment un sens, utile pour la vie de nos élèves (et pour la nôtre), à notre enseignement. Au contraire, la transversalité des savoirs nous permet de formuler des objectifs fermes destinés à montrer aux élèves où on les emmène et en quoi cela leur sera utile sur un plan très pratique. De plus, le regard d'une discipline sur une autre permet de l'éclairer sous un angle nouveau…

b) Développer l'autonomie des élèves : les élèves doivent apprendre à travailler à la fois seuls et en petits groupes, à passer de l'un à l'autre facilement. En outre, ce sont eux qui doivent trouver la réponse à la question posée par la problématique, et non le professeur, qui n'est là que pour les guider. Enfin, ils doivent apprendre à se documenter eux-mêmes, à se servir des possibilités qu'offre le CDI.

c) Valoriser les goûts et aptitudes des élèves : l'élève choisit le domaine et le thème qui correspond à ses compétences ou à ses préférences. Cela peut même le valoriser grandement s'il s'agit de compétences habituellement négligées par le système scolaire (par exemple les compétences dans les domaines artistiques et esthétiques).

d) Responsabiliser l'élève : celui-ci a choisi son IDD ; cela implique qu'il aille jusqu'au bout de son propre projet.

e) Stimuler le plaisir d'apprendre : les IDD comportent un aspect à la fois ludique (ex : jouer une scène, fabriquer un jeu, explorer de nouveaux continents, danser..) et pratique (les élèves sont acteurs de leur IDD puisqu'ils doivent concevoir et réaliser eux-mêmes le produit final qui sera la réponse à la problématique).

f) Faciliter l'assimilation des savoirs : cet aspect découle naturellement des points précédents. De plus, les IDD sont ancrés sur les programmes disciplinaires, ce qui permet un croisement, des échos avec le cours " normal ".

g) Donner plus d'initiatives aux équipes pédagogiques grâce au large choix de thèmes que permettent les 4 domaines imposés : Nature et corps humain ; Arts et humanités ; Langues et civilisations ; Création et techniques. Leur donner ainsi la possibilité d'ouvrir leur champ habituel d'enseignement à leurs intérêts et, pourquoi pas, leur permettre aussi de faire des découvertes grâce au contact avec une autre discipline que la leur !

h) Donner un " souffle " nouveau à l'évaluation des élèves : elle se fera véritablement en termes de savoirs, de savoir-faire et de savoir-être ; elle sera ainsi assez complète et non polarisée seulement sur les savoirs, comme on a encore trop tendance à le faire. Elle prend en compte, en effet, à la fois le produit final, la capacité de l'élève à prendre des initiatives et à créer quelque chose, son investissement personnel, son implication dans un travail collectif… Elle sera aussi particulièrement formative puisque l'élève est évalué tout au long du déroulement de l'IDD. Enfin, cette évaluation très complète bénéficiera d'un poids véritable puisqu'elle constituera l'épreuve anticipée du brevet d'études fondamentales.

i) Stimuler l'oral : particulièrement déficient dans le nord, l'oral fait l'objet d'une évaluation au sein des IDD : il est recommandé de demander aux élèves de présenter oralement leur produit final.

EXEMPLE D'IDD