LITTERATURE. -- Lors des journées Supervielle, Sabine
Dewulf a présenté son jeu sur l'oeuvre de Colette. Où l'on
apprend que les deux écrivains se sont rencontrés
La « parenté secrète » de Colette et Supervielle
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Sabine Dewulf
PHOTOS MARCEL
BEDAXAGAR
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Colette en 1897
PHOTO MAXPPP
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Jules Supervielle
PHOTO UNIVERSAL
| Jules Supervielle a bien eu un hommage
digne de son statut de grand poète. Jeudi soir, la salle du
centre social Là-Haut s'est à nouveau remplie pour la série de
conférences organisées par l'association des amis de Jules
Supervielle, co-présidée par Henri Merlin, de la librairie Le
Temps de Lire et par Sabine Dewulf, grande spécialiste de
l'écrivain. Et la soirée fut à la hauteur du talent du poète,
grâce aux grandes connaissances de chaque intervenant. N'ayant
pu se libérer, Irène Bourlas, docteur ès lettres à la
Sorbonne, a confié à Hélène Clairefond, responsable de la
bibliothèque pour tous, le soin de lire sa savante analyse du
« Voleur d'enfants » de Jules Supervielle. Fidèle à sa passion
des drapeaux, Patrice de La Condamine a évoqué les similitudes
entre les emblèmes du Béarn et ceux de l'Uruguay, alors que
David Maufras, enseignant, a surtout insisté sur la grande
amitié qui liait Jules Supervielle au grand poète Henri
Michaux. Deux immenses talents aux oeuvres très différentes...
en apparence, comme l'a démontré Sabine Dewulf qui a prouvé
dans une brillante analyse à quel point leurs poèmes pouvaient
au contraire se rejoindre. Mais Sabine Dewulf, docteur ès
lettres, a profité de son passage à Oloron pour évoquer un
autre écrivain, à l'occasion de la parution de son coffret «
Les Jardins de Colette ». Explications.
« Sud-Ouest »
Comment passe-t-on de Jules Supervielle à Colette ?
Sabine Dewulf.
Quand j'étais étudiante, j'ai fait ma
maîtrise sur Colette. C'est le premier écrivain auquel je me
suis intéressée. En fait, Supervielle et Colette sont mes deux
écrivains de prédilection et à ma grande surprise, j'ai
découvert dans une biographie de Jules Supervielle qu'ils
s'étaient même rencontrés. La seule photo où l'on voit
Supervielle avec un autre écrivain est prise à Monaco et il
est avec Colette. Ce sont deux univers différents et pourtant
les deux m'ont attirée, c'est sans doute qu'il y a une parenté
secrète !
Vous dédicacez votre coffret « Les Jardins de
Colette ». Est-ce un livre ou un jeu ?
C'est un
livre-jeu que l'on peut voir ou comme un livre ou comme un
jeu. Il y a trois circuits à l'intérieur. Un circuit
symbolique où l'on peut voyager à travers les symboles dans
les jardins de Colette, à partir de citations. Et c'est
toujours relié à l'expérience personnelle du lecteur. Puis, il
y a un circuit littéraire, pour les gens qui veulent
approfondir l'oeuvre de Colette. Des textes y sont expliqués.
Enfin, il y a la partie ludique. A partir d'un plateau de jeu,
il s'agit de se détendre dans les jardins de Colette, chaque
case représentant un de ces jardins.
Et il y a des ponts entre
ces divers circuits. Ce coffret s'adresse-t-il à tous les
publics ?
Complètement. Même aux enfants, avec un
minimum d'explications. Ca s'adresse à des gens qui aiment la
littérature mais aussi à des gens qui n'ont jamais lu Colette.
Et même à des gens qui se fichent éperdument de la littérature
mais qui cherchent davantage un développement personnel. Ils
pourront voir à l'occasion que la littérature permet cette
évolution.
« Les Jardins de Colette « visent aussi à faire
aimer cet écrivain ?
Bien sûr ! Colette permet justement de se
découvrir soi-même, d'aller vers un bonheur qui n'est pas
celui que l'on cherche habituellement et qui dépend des
circonstances extérieures mais bien un bonheur plus profond.
Je crois que se promener dans les jardins de Colette en la
lisant de plus près mène à cette découverte de soi et de ce
bonheur intérieur. C'est le lien entre la littérature et le
développement personnel.
Coffret « Les Jardins de Colette « ,
éditions Le Souffle d'or, 300 pages, 36 euros. En vente à
Oloron, librairie « Le Temps de lire « , rue Louis Barthou.
« La seule photo où l'on voit
Supervielle avec un autre écrivain est prise à Monaco et il
est avec Colette »
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