AUTRES TEXTES
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GURU NANAK |
De
quoi l'être créé peut-il bien être fier, car seul le Créateur a le pouvoir
de donner ?
Si telle est Sa volonté, il donne ;
sinon
rien ne peut être obtenu.
Que
peut donc bien faire l’être créé de par lui-même ?
Le
Seigneur est le seul véritable, l'unique, et en vérité, Il est amour.
L'aveugle
poursuit son errance dans les ténèbres de la vanité.
Nous
sommes les plantes parsemées dans Son jardin (terrestre), et chaque arbre est
reconnu par les fruits qu'il porte.
De
même l'homme est désigné d'après son propre mental, et ainsi il amasse les
fruits dans la corbeille de sa destinée ; ce qu'il sème, il le récoltera
aussi.
Imaginaire
est le mur, fabuleux est le maçon qui l'élève, si nous ne savourons que le goût
insipide produit de notre mental imparfait.
Si
telle est la volonté du Seigneur, nous sommes aussitôt confrontés à Sa
saveur;
mais
sans Son Verbe éternel, ô Nanak, nous ne pouvons être tenus pour compte.
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Les
flammes du doute ne peuvent s'éteindre pour celui qui poursuit son errance dans
les (trois) mondes,
pas
plus que les impuretés qui le souillent intérieurement ne peuvent s'effacer.
O
honteuse est une telle vie et la robe dont elle se revêt.
Seul
le Chant éternel révélé par le Maître peut nous permettre de rendre un réel
hommage au Seigneur.
O
mon mental, accepte l'aide du Maître et éteins le feu qui te ravage ;
lave-toi
à la fontaine du Verbe saint et apaise ton ego, ainsi que les désirs
insatiables.
Précieux
est le joyau du mental, mais seul le Verbe divin a le pouvoir de le révéler et
de le mettre en valeur.
C'est
en gardant contact avec la congrégation des Saints que nous est offerte la
possibilité d'atteindre Dieu, et c'est par la grâce du Maître que Son
souvenir vit en nous.
C'est
ainsi que s'amenuise, puis s'éteint la puissance de l’ego et que le sommet de
la paix peut être vaincu ;
l'eau
se mêle à l'eau en ne laissant aucune trace.
Ceux
qui oublient le nom de Dieu vont et viennent sans mérites.
Celui
qui n'approche pas le Maître se noie dans les tourbillons du désir.
Précieux
est le joyau du mental, mais regardez comme il est confondu avec du cuivre !
Sages
et satisfaits (contentement) sont ceux qui plaisent au Maître ; avec son
aide c'est sans peine qu'ils traversent l'océan de l'existence matérielle,
trouvant ainsi honneur à la cour du Seigneur.
Nanak
dit: «Leur réputation est sans taches et c'est la mélodie du Chant éternel
qui berce leur mental.»
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Mon cher ami, écoute attentivement ce conseil :
cherche l'union avec ton Seigneur.
Le temps est maintenant propice.
Le corps reste en activité aussi longtemps que l'on respire, conservant ainsi toute sa fraîcheur.
Vaine
est une vie qui s'achève sans qu'aucun mérite ne soit gagné ;
la
poussière retourne à la poussière.
O
mon mental, efforce-toi d'amasser quelques gains avant de retourner à la
Demeure éternelle.
Avec
la grâce de Dieu, chante les louanges de Son Verbe saint et éteins le feu qui
te consume.
Nous
écoutons toutes sortes de paroles avant de les répéter à notre tour ;
nous
connaissons de nombreuses lectures et pouvons même avoir le don pour l'écriture.
Nous
assimilons une quantité énorme de savoir mais ainsi, nuit et jour, augmente en
nous la soif des désirs et nous sommes sans cesse tourmentés par l'aiguille de
la vanité.
Lui,
l'insouciant, dont la nature est impénétrable, peut seulement être révélé
par la sagesse du Maître.
Toute
notre habileté et intelligence pour Le trouver ne sont d'aucune aide, pas plus
que notre amitié nouée avec des miriades d'hommes.
Si
tu ne goûtes pas à la saveur de la congrégation des Saints, jamais ta soif ne
pourra être étanchée;
si
tu ne t'accordes pas aux mélodies du Chant éternel, tes peines et tes douleurs
te réduiront en cendres.
O
mon âme, médite sur le Seigneur et réalise par toi-même la gloire du salut.
J'ai
vendu mon corps et mon âme au Maître et ainsi, Celui que nous recherchons avec
tant d'espoir dans l'immensité des trois mondes m'a enfin dévoilé Sa présence.
Oui, Nanak, la possibilité d'atteindre à l'union avec le Seigneur nous est offerte par le Maître.
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C'est
dans cet étang (le monde) que l'homme patauge,
cette
mare dans laquelle le Seigneur a versé l'eau de feu (les désirs) et jeté la
fange de l'attachement qui enlise le pied.
Combien,
ô combien j'en ai aperçus qui étaient séduits (par l'étang).
N'as-tu
pas remarqué, ô ignorant, que c'est en L'abandonnant que tes vertus se sont
fanées ?
Nanak
dit: «0 Seigneur, l'ignorant et misérable que je suis n'a à son compte ni
chasteté, ni vérité, ni sagesse. C'est donc humblement que je recherche le
refuge où s'abritent ceux qui ne t oublient pas.»
Extraits de : Guru Nanak Le messager de l'Unité par Gérard Bossy (Ed. L'or du temps) 1991
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Au pouvoir depuis cinquante ans, Yao ne savait ni si l'empire était bien gouverné ni si ses nombreux sujets désiraient lui obéir. Il interrogea ses conseillers, qui ne surent répondre. Il interrogea des personnes extérieures à la cour, qui ne surent répondre. Il interrogea des paysans, qui ne surent répondre. Vêtu simplement, il se promena dans les rues, et entendit à un carrefour un enfant chanter :
Il règne sur notre peuple,
Il a exterminé les brigands.
Mais le peuple l'a oublié,
Ne sait devoir obéissance à l'Empereur.
Très content, Yao demanda qui avait enseigné ces paroles. "Le grand préfet" répondit un enfant. L'Empereur interrogea le grand préfet, qui répondit qu'il s'agissait de vers anciens. rentré au palais, Yao convoqua Shun, lui offrit pouvoir que Shun accepta sans discuter.
Extrait du Traité du vide parfait de Lie Tseu, Editions Albin Michel, Coll. spiritualités vivantes, traduit du chinois par Jean-Jacques Lafitte, 2002
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La
première demande, la première condition, le premier test pour celui qui désire travailler sur
lui-même est de changer son appréciation de lui-même. Il doit non pas s'imaginer, non pas
simplement croire ou penser, mais voir des choses en lui-même qu'il n'avait pas vues auparavant,
les voir réellement. Jamais son appréciation ne pourra changer tant qu'il ne verra rien en lui-même.
Et pour qu'il voie, il faut qu'il apprenne à voir : c'est la première initiation de l'homme à la
connaissance de soi.
Avant
tout il faut qu'il sache ce qu'il doit regarder. Une fois qu'il le sait, il doit faire des efforts,
tenir son attention, regarder constamment, avec ténacité. A force de maintenir son attention, de
ne pas oublier de regarder, un jour peut-être il pourra voir. S'il voit une fois, il peut voir une
seconde fois, et si cela se répète il ne pourra plus ne pas voir. C'est là l'état à rechercher,
le but de notre observation ; c'est de là que naîtra le vrai désir, le désir irrésistible de
devenir ; de froids nous deviendrons chauds, vibrants ; nous serons touchés par notre réalité.
Georges Gurdjieff, « Première initiation » in Question de, n° 50, Éd. Retz, Paris, 1983, p. 34.
Autres pages sur la religion :
Bouddhisme /Christianisme/ Hindouisme/Islam/Judaïsme/Arnaud Desjardins /Swami Prajnanpad