TEXTES DE MAITRES HINDOUS
L'Unique |
Toutes choses sont identiques en essence, et l'univers est la manifestation de l'unique Cause ultime. Celui qui n'a pas vu les Himâlayas les imagine comme une seule montagne, mais quand il s'en approche, il voit que ces immenses chaînes comprennent des centaines de montagnes, qui s'étendent sur de longues distances, avec des milliers de hauts sommets neigeux, et des arbres, des fleuves, des sources. Il en est de même dans le domaine spirituel: lorsqu'on approche la Vérité, la Lumière et qu'on plonge profondément dans les mystères, on réalise l'Un dans le Multiple, ou le Multiple dans l'Un. En réalité, nous nous mouvons avec l'Un, mais ce qui est curieux, c'est que nous nous égarons souvent dans le Multiple.
Nous
marchons pas à pas; nous satisfaisons notre appétit en prenant une à une des
bouchées de nourriture ; l'alphabet construit les mots lettre par lettre; et
les jours se succèdent pour former des mois et des années.
Vous
dites souvent: « Il n'y a qu'un Dieu, qui n'a pas de second. » Et c'est la vérité.
Dans ce monde, rien n'existe que l'Unique. Notre monde résulte d'expériences
élémentaires obtenues par les cinq organes sensoriels, mais provenant toutes
de l'Un et se fondant toutes finalement en cet Un; leur importance est
proportionnelle à la mesure dans laquelle elles expriment l'Essence unique.
Gardez ce seul but devant vous, et essayez de concentrer votre esprit sur l'une
quelconque des expériences élémentaires (forme, saveur, etc.) qui émanent de
l'Unique; vous vous apercevrez bientôt que dans l'Un sont incluses toutes
choses. Alors vous réaliserez l'unité dans la diversité et la diversité dans
l'unité; vous trouverez que dans le monde il n'y a rien d'autre que cet Un.
Le langage |
Tant que le langage vous est nécessaire pour communiquer avec autrui, employez-le, mais très parcimonieusement. Écoutez ce que les gens vous disent et ne répondez que lorsque c'est nécessaire, par quelques mots, à dose homéopathique. Vous savez bien que là où les médicaments allopathiques, à fortes doses, restent sans effet, quelques gouttes minuscules produisent parfois des effets miraculeux! Les gens ne parlent que pour faire étalage de leur supériorité, de leur érudition et de leur habileté dans la discussion. Mais l'action est plus puissante que les mots. La valeur d'un homme ne se mesure pas au volume ou à la force des arguments qu'il peut présenter. Argumentez en vous-même, dans l'introspection, et maîtrisez vos passions; alors vous constaterez bientôt que l'envie de parler a presque disparu.
Le centre |
Toute
chose doit avoir un noyau autour duquel les sensations puissent se développer.
Plus votre esprit trouve son centre, et plus haute est la note de santé, de
paix, de tranquillité. Et alors un aperçu de l'Infini peut devenir possible.
Choisissez une image ou une silhouette ou un symbole ou un son comme centre de
votre pensée et tenez-vous y constamment. Votre esprit viendra y chercher le
repos lorsqu'il aura erré à l'aventure. Un sentiment de dévotion se développera
peu à peu et Dieu sera installé sur l'autel de votre coeur. A notre époque,
il est très difficile pour un adorateur d'acquérir une conception du Divin,
soit par les méthodes de yoga, soit en cherchant à fondre le moi individuel
dans le Moi universel.
Paroles
de Svamiji
La tête travaille en harmonie avec les membres. Bien sûr, la tête doit prendre des décisions mais auparavant elle doit consulter les autres parties et alors seulement prendre une décision finale. |
Quand
vous êtes déprimé, expérimentez la dépression et laissez-la se dissoudre. Non, elle ne
durera pas. Elle est venue et elle s'en ira. Ce qui vient, toujours s'en va. |
Il
n'y a pas d'autre solution que d'accepter. Ne refusez rien d'aucune façon. La frustration et la
dépression apparaissent simplement parce qu'il y a refus et rejet. |
Votre
propre moi est votre seule et meilleure divinité. |
Ne
jugez pas !! Éprouvez plutôt un sentiment d'unité en acceptant les autres comme ils sont et
en évitant les conflits. |
L'épouse
doit essayer d'être agréable avec son époux pour l'amener à sentir qu'elle est une avec lui.
Elle doit se sentir une avec lui dans ses problèmes. |
Quand
vous allez vers quelqu'un, soyez un avec lui. |
La
volonté vient du sentiment d'une nécessité pressante. |
Quand
vous vous trouvez dans une situation difficile et délicate faites tout ce qui est nécessaire
de faire dans cette situation. Vous n'avez pas le choix. C'est la situation qui l'exige.
Acceptez les circonstances où vous êtes et soyez satisfait. |
La
vie est relative. Jusqu'où faut-il aller? Douter, douter, il faut d'abord douter. Quand ce
doute sera-t-il efficace ? Après que vous ayez agi. |
Acceptez
émotionnellement, réfléchissez intellectuellement à ce que vous pouvez faire, et si l'action
est possible, faites-la. |
Voyez la vérité de la différence et ce qui en découle : le caractère unique de chaque chose. Mais pour agir? Voyez l'autre comme il est. |
- Oui... seulement, simplement "oui", toujours "oui". |
un tel dit ceci et le dit même avec colère... oui c'est qu'il ne pouvait pas parler autrement...
tel autre a fait cela qui peut sembler abominable...oui...car il ne pouvait faire autrement...
Ce "oui", ce simple "oui" dit calmement et comme une compréhension profonde
emplie de patience et de compassion est bien le plus haut des accomplissements
car il n'est plus rien qui vous soit étranger dont vous soyez séparé
tout ne fait plus qu'un
et cela
tout cela
ce n'est que
vous.
Extraits de Entretiens avec Swami Prajnanpad de R. Srinivasan, Ed. Accarias L’originel, 2000
La
lettre de Svâmiji (à un élève)
Pour
un homme (désireux de devenir un parfait adulte), il n'y a qu'une seule tâche à effectuer : être
indépendant et libre en toutes choses.
Quand
cette liberté est totale, c'est la perfection de l'être humain et c'est l'état naturel de la
spiritualité. Etre libre de quoi ? Où réside l'enchaînement ?
L'enchaînement,
c'est d'être leurré par le monde extérieur de quelque façon que ce soit.
Cette
influence continuelle de l'extérieur imprègne l'enfant dès sa naissance de colorations qui sont
des conventions ou des valeurs extérieures à lui. Le moi devient attaché à ces conventions, à
ces valeurs extérieures et, et ce faisant, il ne cesse de se les approprier et de ne regarder le
monde extérieur qu'au travers de ces colorations conventionnelles.
En
vérité, que se passe-t-il ?
Vous
n'êtes même plus capable de voir, vous êtes prisonnier de croyances. Voir et savoir ne peuvent
plus être atteints.
Mais
ce qui Est est déjà en vous tandis que vos croyances sont à l'opposé de ce qui Est.
Ainsi
vous devenez chaotique, vous vous sentez misérable, vous devenez hésitant et effrayé, vous êtes
emporté loin du bonheur, de la satisfaction et de la paix.
La
liberté à l'égard de ces croyances mensongères et faire grandir en vous cette liberté, c'est
cela le sens de l'humanité.
Qu'est-ce
qui Est ? Qui Suis-je ? Qu'est le monde extérieur pour moi ? Je Suis Quoi ?
Connaître
ces choses, c'est cela se connaître soi-même.
La
première action requise est de reconnaître et d'accepter ceci.
Je
suis ce que je suis ici et maintenant.
Cet
acte augmente la capacité à voir et à savoir tout ce qui est maintenant et alors ce qui Est peut
apparaître.
Maintenant,
oui maintenant, bien que cela change et que tout change, que rien ne soit stable, bien que la vie
soit en perpétuel mouvement toujours suivant son cours.
Connais,
connais, connais-toi toi-même.
Te
connaissant toi-même, tu arrives au JE qui est la Liberté.
C'est
cela le début, le milieu et la fin de la Spiritualité.
J'ajouterai
cette citation d'un stoïcien :
Le sage seul est citoyen,
tous les autres sont en exil.
Le sage seul est libre,
tous les autres sont esclaves
Le sage seul est riche.
(Manuel d'Epictète)
extraits de : Olivier Cambessédès, Le Quotidien avec un
maître ; Swâmi Prajnânpad,
éditions Accarias/L'Originel, 1995.
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