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BERTRAND VIBERT

Maître de conférence en littérature française à l'université Stendhal (Grenoble 3)

 et critique littéraire 

Le portrait

   

La bibliographie

Les textes de Bertrand Vibert

 

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PORTRAIT :

Bertrand Vibert est un intellectuel qui se veut différent, un critique littéraire pour qui la littérature n'a de sens que si elle s'ouvre à la vie ; viscéralement méfiant à l'égard de tout savoir ou positivisme, enclin à se moquer de lui-même, il conjugue une curiosité presque enfantine à un grand appétit de lecture, un goût du questionnement et une distance critique qu'il essaye d'établir avec ses propres assertions. 

Il est évidemment un être de langage, de paroles : cela est plus profond en lui que le goût pour la littérature, qui n'en est peut-être qu'un aspect dérivé. Il vit de paroles, il agit par des paroles, il respire par les paroles qu'il entend - ce qui n'est pas vrai pour tout le monde au même degré. Pour lui, un plaisir, un moment heureux doivent être d'une certaine manière dits pour être pleinement éprouvés. Cela fait parfois de lui un redoutable bavard… Il affirme être incapable de jouer aux cartes, de s'intéresser vraiment à quelque jeu de société que ce soit ; c'est qu'il adore placer les relations humaines elles-mêmes sur le terrain du jeu, badiner, voire dire des bêtises, des loufoqueries, des incongruités (c'est son côté fumiste).

Il a longtemps dit, par manière de boutade, qu'il n'y avait que trois choses qui l'intéressaient au monde : l'art, l'amour et Dieu. 

L'art : dans ce domaine, la musique est l'horizon désiré et indépassable. Bertrand Vibert a chanté, joué longtemps d'un instrument (la flûte traversière), et se contente à présent d'en écouter et, surtout, d'en faire ce qu'il sait faire le mieux : écrire à son sujet. Toutes ses réflexions sur "parole et silence" ont aussi donc à voir avec une interrogation sur "l'essence" de la musique". C'est la même question "métaphysique".

L'amour ? Il conviendrait à ses yeux de la placer avant "l'art " dans la liste (mais la formule ternaire en pâtirait). Une évidence.

Dieu ? Bertrand Vibert se définit à cet égard comme "un dilettante de l'absolu". L'absolu est son horizon constant. Mais son approche se révèle plus intuitive qu'intellectuelle. Au fond, il affirme ne pas être ce qu'on appelle un cérébral. Car il sent bien que si le cerveau n'est pas directement enté sur le cœur de l'être, il n'y a rien de fait. Aussi a-t-il davantage passé sa vie à relire qu'à lire. Et, à ses yeux, il n'est bon de lire que si c'est aussi une manière de vivre, pas au sens du confinement, du retrait proustien, mais dans le sens d'une expérience révélatrice de l'essentiel, en relation avec le monde (ce que d'ailleurs veut dire Proust). Plus jeune, il se disait absolu, entier. Il continue à marcher à l'enthousiasme et à la passion - ce sont ses "carburants".

    Fondamentalement, ce sont d'abord toujours les gens qui l'intéressent, et non les lieux ou les activités pour elles-mêmes. La plus belle nature, sans personne avec qui en parler, ne saurait l'émouvoir (c'est son côté décadent) ; et les voyages ne l'intéressent vraiment que comme possibilités de rencontres avec des gens ; or depuis longtemps il est persuadé qu'on peut trouver des êtres humains intéressants partout, à commencer par à deux pas de chez soi. Ainsi, il souffrirait beaucoup du manque de sociabilité forcé de la campagne : certes ontologiquement provincial, mais citadin. Quelques formes du bonheur pour lui : partager un bon repas avec des amis ; assister à un beau concert en bonne compagnie ; lire un livre qui le transporte, avec une écoute amie pas trop loin pour en parler ; et, tout simplement, prendre le temps d'échanger avec des gens rencontrés au hasard d'une rue, d'un magasin, d'un café.

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BIBLIOGRAPHIE :

Sur Villiers de l’Isle-Adam

et quelques impasses de la modernité dite fin de siècle

Être moderne, c’est bricoler dans l’Incurable.

Cioran

 

I. La crise À L’ŒUVRE : Parole, rire, silence (ET musique)

A. Villiers de l’Isle-Adam, un cas exemplaire

Villiers l’Inquiéteur, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail, coll. « Cribles », 1995, 417 p.

B. Rires fin de siècle

• « Le Moyen Âge postmoderne de Villiers de l’Isle-Adam » ;

• « Le Moyen Âge pour rire de la fin de siècle : autour de Catulle Mendès et de quelques autres », in L’Invention du Moyen Âge au XIXe siècle, S. Bernard-Griffiths, P. Glaudes et B. Vibert éd., à paraître chez Champion, 2004.

• Un cas isolé, ou la preuve par le contre-exemple : « Vallès écrivain potache », Les Amis de Jules Vallès, n° 20 (numéro spécial « Vallès ridens »), 1995.

• « Frontières du rire : ironie romantique et humour moderne chez Villiers de l’Isle-Adam », in Rires et Sourires littéraires, C.R.L.P., université de Nice-Sophia-Antipolis, n°16, 1994.

C. Parole, musique, silence

• « Musique et Opéra », avec la collaboration de C. Doumet, in La Représentation dans la littérature et les arts, ouvrage collectif sous la direction de P. Glaudes, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail, coll. « Cribles », 2000.

• « Parole(s) et musique : Villiers de l’Isle-Adam ou la voix de l’écriture », in La Littérature en dialogue avec les arts, Recherches et Travaux  n° 52, Grenoble 3, juin 1997.

• « L’Or du verbe dans Axël de Villiers de l’Isle-Adam », Recherches et travaux n°43, « Crise de la représentation », Grenoble 3, 1993.

 

II. Prééchos stendhaliens

• « Féder ou la “soutenable légèreté” », Littératures, n° 42, Toulouse, printemps 2000.

• « Dialogues comiques. À propos de Lucien Leuwen », in Stendhal et le comique, D. Sangsue dir., ELLUG, « Bibliothèque stendhalienne et romantique », Grenoble 3, 1999.

• «  Du Code civil au Code pénal : une réécriture villiérienne de Stendhal », RHLF , nov.-déc. 1996, n° 6.

• « La Conversation des anges, ou les paradoxes de l’énonciation dans Lucien Leuwen », in Stendhal, la politique, l’histoireRecherches et travaux n° 46, Grenoble 3, 1994.

 

III. Poétiques de l’incurable

A. Impossibles théâtres

• « Le Château des cœurs de Flaubert : ce que “féerie comique” veut dire  », in Actes du colloque Impossibles Théâtres, juin 2001, Grenoble 3, B. Bost, J.-F. Louette et B. Vibert éd., à paraître aux éditions Comp’act, Carré Curial, Chambéry, 2003.

• « “Élu-foutu” : l’être ou ne pas l’être. Sur Le Candidat de Flaubert », in Contraintes et dérives d’écriture, Mélanges Jacqueline Bernard, Recherches et Travaux n°59, 2001.

• Villiers de l’Isle-Adam, La Révolte, édition établie, annotée et présentée par B. Vibert avec une postface, « La Mélancolie de l’ange rebelle », ELLUG, Grenoble, 1998.

• « Axël, fils de Perceval », in Parler(s) du Moyen Âge, Mélanges Albert Meiller, Recherches et Travaux n° 55, Grenoble 3, 1998.

• « Villiers de l’Isle-Adam et “l’impossible théâtre” du XIXe siècle », Romantisme, n° 1998-1.

B. Impasses du récit

1. Villiers de l’Isle-Adam

a. Permanence de l’Inquiéteur

• « “D’amour et de mort” : l’absolu littéraire selon Villiers de l’Isle-Adam » in Villiers / Huysmans, Europe, M. Lamart éd., à paraître en 2003.

• « Villiers de l’Isle-Adam poète de la contradiction », présentation du numéro spécial Villiers de la Revue des Sciences Humaines, n° 242, 1996-2.

• « La Proie et l’Ombre : le Chasseur mélancolique », ibid.

b. Poétiques de la la cruauté

• « Celui qui croyait au ciel, celui qui n’y croyait pas. Villiers de l’Isle-Adam et Octave Mirbeau », in Cahiers Octave Mirbeau, n° 9, 2002.

• « Villiers de l’Isle-Adam et la poétique de la nouvelle, ou comment lire les Contes cruels ? », RHLF, juillet-août 1998.

• « Villiers de l’Isle-Adam écrivain déton(n)ant », Actes du colloque international Littérature et Anarchie sous la direction d’A. Pessin et de P. Terrone, Presses Universitaires du Mirail, 1998.

• « Le conte cruel est-il l’avatar du conte philosophique ? À propos de Villiers de l’Isle-Adam », 19/20 n° 3 (« Que prouve la littérature ? Fiction et Argumentation »), SPEC, 1997.

• « Horreur/Terreur : présence et représentation de la mort dans l’œuvre de Villiers de l’Isle-Adam », Recherches et travaux, Hors série n°12, « Jouer à se faire peur », Grenoble 3, 1994. 

c. Paradoxes et ambiguïtés de L’Ève future

• « Paradise lost selon Villiers de l’Isle-Adam (et Mary Shelley) », Otrante, n° 11, Poitiers, automne 1999.

• « L’Ève future mise à nu par ses célibataires, même ? », Littératures, n° 41, Toulouse, automne 1999.

• « L’Ève future ou l’ambiguïté. Contribution à une poétique du satanisme moderne », Jeering Dreamers.Villiers de l’Isle-Adam’s L’Ève future at our fin de siècle, Amsterdam, Rodopi, 1996.

2. D’un fumiste l’autre : Alphonse Allais

• « Une rhétorique chasse l’autre : la parole fumiste chez Alphonse Allais », in Actes du Colloque international Écriture/Parole/Discours : littérature et rhétorique au XIXe siècle, sous la direction d’Alain Vaillant, Saint-Étienne, Éditions Printer, 1997.

• « Alphonse Villiers ou Adam Allais ? De la complicité comme principe de brouillage », in Alphonse Allais, écrivain, Actes du Colloque international de Liège, J.-M. Defays et L. Rosier éd., Paris, Nizet, 1997.

3. Milan Kundera le mystificateur

• « En finir avec le narrateur ? Sur la poétique romanesque de Milan Kundera », in La Voix narrative, Actes du Colloque de Nice, Jean-Louis Brau éd., vol. II, 2e  trim. 2001

 

C. Gageures du poème

• « Mourir(e) en poésie : fumisme et mélancolie », in Humoresques, n°13, 2001/1.

• « “J’ulule à la lune, orgu’falot”. Sur un vers apocryphe, ou les sujets des Complaintes », in Jules Laforgue, l’Idéal et Cie, Société des Études romantiques et SEDES, novembre 2000.

• « La Sœur et la Rivale. Sur Mallarmé, la Musique et les Lettres », Poétique, n° 123, 2000.

 

IV. Applications/explications

• « Porte-à-faux en écriture : “Le British Museum” », Les Amis de Jules Vallès, n° 30 (La Rue à Londres), décembre 2000.

• « Le semblable, c’est le contraire. Sur la “Complainte des nostalgies préhistoriques” et la “Complainte du soir des comices agricoles” de Jules Laforgue », L’Information littéraire, 2000-4.

• « La Musique, ou les Lettres ? » Sur l’« Hommage » à Richard Wagner de Mallarmé. L’Information littéraire, 1999-1.

• « Conversation sur la pluie et le beau temps : étude pragmatique d’une scène d’Axël de Villiers de l’Isle-Adam », Recherches et travaux n°45, « Styles », Grenoble 3, 1994.

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