MAITRES JUIFS
La Bible dit que, vers le XIXème siècle av.J-C., à Our, en Mésopotamie, Abraham entend cette parole de Dieu : « Quitte ton pays et va vers le pays que je te donnerai. » Obéissant à la parole divine, il part au pays de Canaan, qu'on appellera la terre d'Israël. Là, Dieu fait alliance avec Abraham et lui promet une descendance innombrable, parce qu'il a cru en Dieu. Dans le Coran, Abraham quitte Babylone pour la Syrie-Palestine. Aujourd'hui, juifs, chrétiens et musulmans se reconnaissent tous comme les descendants d'Abraham, car, comme lui, ils ont foi en un Dieu unique.
L’épreuve de la foi, dans la Bible
L’épisode le plus connu de l'histoire Abraham, selon la Bible, est le «sacrifice d’Isaac ». Le patriarche avait un premier fils, Ismaël, de sa servante Agar, sa femme Sara n'ayant pas eu d'enfant. Or Dieu accorde au vieux couple un fils, Isaac, et met Abraham « à l’épreuve», lui demandant de lui sacrifier son fils. Abraham n'hésite pas, mais Dieu arrête son bras prêt à tuer Isaac et remplace la victime par un bélier. Plusieurs significations sont données à cet épisode (par exemple, à cette époque où l'on sacrifiait des hommes aux dieux, il montre que Dieu interdit ces meurtres). Mais toutes s'accordent pour faire d'Abraham l'exemple de l'homme qui a eu foi en Dieu, par-dessus tout : aussi dit-on qu'il est le « père des croyants » .
L'interprétation de cette épreuve
Cet épisode a revêtu un sens propre, fort différent pour chacune des trois religions monothéistes. Pour les juifs, c'est une « épreuve divine » qui se produit sur le mont Moryah, situé, d'après la tradition, à Jérusalem, où le roi Salomon bâtira le temple de Dieu, lieu de sa « Présence ».
[Pour les chrétiens, le sacrifice d'Isaac annonce celui de Jésus, qui mourra sur la croix pour sauver tous les hommes. Pour les musulmans, la victime est Ismaël (considéré comme l'ancêtre du peuple arabe, puis des musulmans) ; son frère Isaac naîtra en récompense de ce « sacrifice » ; pour beaucoup, le sacrifice a lieu en Arabie, sur la route de La Mecque, où, déjà, Ibrahim (Abraham) venait adorer Dieu.]
Ces interprétations divergentes provoqueront de violents débats au cours de l'histoire.
En hébreu, Moshe ben Maïmon ; en arabe Abou Imran Moussa Ibn Maïmoun, né à
Cordoue le 30 mars 1135, mort au Caire le 13 décembre 1204. Incontestablement
le plus grand philosophe juif du Moyen Âge. Il fut aussi astronome, mathématicien
et médecin. La conquête de Cordoue par les Almohades, en 1148, contraignit la
famille Maïmonide à quitter la péninsule Ibérique. Après quelque temps
d'errance, une escale à Fès et en Palestine, elle s'établit à Fostat, près
du Caire, en Égypte où Maïmonide devint le médecin personnel du sultan
ayyubide, Salah al-din (Saladin).
La
contribution du philosophe au développement du judaïsme lui valut le surnom de
« second Mise ». Son oeuvre encyclopédique, rédigée en hébreu ou en arabe,
comporte trois ouvrages principaux : Le Luminaire, commentaire monumental
de la Mishna (1168), qui contient notamment les Treize Articles, devenus ensuite
partie intégrante de la liturgie synagogale ; Le Mishne Torah (1180), traité
de philosophie religieuse inspiré d'Aristote ; Le Guide des égarés (ou « des
indécis »), écrit en arabe (1190) à l'intention des intellectuels que leurs
spéculations mettent en conflit avec la foi.
Le
Guide exerça une influence prépondérante pendant près de cinq siècles et
influença grandement des penseurs chrétiens du Moyen Âge, tels que saint
Thomas d'Aquin ou Albertus Magnus.
N.B.
: Mishna : compilation de commentaires rabbiniques sur la Torah, on lui a
donné le nom de « loi orale » en la considérant comme faisant partie de la révélation
mosaïque aux côtés de la « loi écrite » qu'est la Torah.
Accueil |
Autres pages sur la religion :
Bouddhisme /Christianisme/ Hindouisme/Islam/Judaïsme/Arnaud Desjardins /Swami Prajnanpad