JULES SUPERVIELLE
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Les amis inconnus
Il vous naît
un poisson qui se met à tourner
Tout de suite
au plus noir d'une lame profonde,
II vous naît
une étoile au-dessus de la tête,
Elle voudrait
chanter mais ne peut faire mieux
Que ses sœurs de la nuit les étoiles muettes.
Il vous naît
un oiseau dans la force de l'âge,
En plein vol,
et cachant votre histoire en son coeur
Puisqu'il n'a
que son cri d'oiseau pour la montrer.
Il vole sur
les bois, se choisit une branche
Et s'y
pose, on dirait
qu'elle est comme les
autres.
Où
courent-ils ainsi ces lièvres, ces belettes,
II n'est pas
de chasseur encor dans la contrée,
Et quelle peur
les hante et les fait se hâter,
L'écureuil
qui devient feuille et bois dans sa fuite,
La biche et le
chevreuil soudain déconcertés ?
II vous naît
un ami, et voilà qu'il vous cherche
II ne connaîtra
pas votre nom ni vos yeux
Mais il faudra
qu'il soit touché comme les autres
Et loge dans
son cœur d'étranges battements
Qui lui
viennent de jours qu'il n'aura pas vécus.
Et vous, que
faites-vous, ô visage troublé,
Par ces
brusques passants, ces bêtes, ces oiseaux,
Vous qui vous
demandez, vous, toujours sans nouvelles,
« Si je
croise jamais un des amis lointains
Au mal
que je lui fis vais-je
le reconnaître ? »
Pardon pour
vous, pardon pour eux, pour le silence
Et les mots
inconsidérés,
Pour les
phrases venant de lèvres inconnues
Qui vous
touchent de loin comme balles perdues,
Et pardon
pour les fronts qui
semblent oublieux.
L'oiseau
« Oiseau, que
cherchez-vous, voletant sur mes livres,
Tout vous est
étranger dans mon étroite chambre.
— J'ignore
votre chambre et je suis loin de vous,
Je n'ai jamais
quitté mes bois, je suis sur l'arbre
Où j'ai caché
mon nid, comprenez autrement
Tout ce qui
vous arrive, oubliez un oiseau.
— Mais je
vois de tout près vos pattes, votre bec.
— Sans doute
pouvez-vous rapprocher les distances
Si vos yeux
m'ont trouvé ce n'est pas de ma faute.
— Pourtant vous
êtes là puisque
vous répondez.
— Je réponds
à la peur que j'ai toujours de l'homme
Je nourris mes
petits, je n'ai d'autre loisir,
Je les garde
en secret au plus sombre d'un arbre
Que je croyais
touffu comme l'un de vos murs.
Laissez-moi
sur ma branche et gardez vos paroles,
Je crains
votre pensée comme un coup de fusil.
— Calmez
donc votre coeur qui m'entend sous la plume.
— Mais
quelle horreur cachait votre douceur obscure
Ah ! vous
m'avez tué je tombe de mon arbre.
— J'ai besoin d'être seul, même un regard
d'oiseau...
— Mais
puisque j'étais loin au fond de mes grands bois ! »
Plein de songe…
Plein de songe
mon corps, plus d'un fanal s'allume
A mon bras, à
mes pieds, au-dessus de ma tête.
Comme un lac
qui reflète un mont jusqu'à sa pointe
Je sens la
profondeur où baigne l'altitude
Et suis
intimidé par les astres du ciel.
Et
les objets…
Et
les objets se mirent à sourire,
L’armoire
à glace avait un air très entendu,
Et
le fauteuil feignait d’en savoir long
Sur
nos quatre saisons et sur la sienne seule
(Elle
ignore le gel et les ardeurs solaires).
Le
robinet riait dans sa barbe bruyante,
La
corbeille à papiers lisait des bouts de lettres
Dès
qu’on avait le dos tourné
Et
j’étais un objet méditant parmi d’autres
(Oubliant que naguère encor j’étais un homme).
Lui
seul
Si
vous touchez sa main c’est bien sans le savoir,
Vous
vous le rappelez mais sous un autre nom,
Au
milieu de la nuit, au plus fort du sommeil,
Vous
dites son vrai nom et le faites asseoir.
Un
jour on frappe et je devine que c’est lui
Qui
s’en vient près de nous à n’importe quelle heure
Et
vous le regardez avec un tel oubli
Qu’il
s’en retourne au loin mais en laissant derrière
Une porte vivante et pâle comme lui.
Quand le
soleil…
« Quand
le soleil… - Mais le soleil qu’en faites-vous ?
Du
pain pour chaque jour, l’angoisse pour la nuit.
- Quand le soleil… - Mais à la
fin vous tairez-vous,
C’est
trop grand et trop loin pour l’homme des maisons.
- Ce bruit de voix… - Ou bien
plutôt bruit de visages,
On
les entend toujours et même s’ils se taisent.
- Mais le silence… - Il n’en
est pas autour de vous,
Tout
fait son bruit distinct pour l’oreille de l’âme.
Ne
cherchez plus. - Et comment pourrais-je ne pas chercher,
Je
suis tout yeux comme un renard dans le danger.
- Laissons cela, vous êtes si près
de vous-même
Que
désormais rien ne pourrait vous arriver,
Rassurez-vous,
il fait un petit vent de songe
Et
l’étrange miroir luit presque familier. »
Le
monde en nous
Chaque
objet séparé de son bruit, de son poids,
Toujours
dans sa couleur, sa raison et sa race,
Et
juste ce qu’il faut de lumière, d’espace
Pour
que tout soit agile et content de son sort.
Et
cela vit, respire et chante avec moi-même
- Les objets inhumains comme
les familiers -
Et
nourri de mon sang s’abrite à la chaleur.
La
montagne voisine un jour avec la lampe,
Laquelle
luit, laquelle en moi est la plus grande ?
Ah !
je ne sais plus rien si je rouvre les yeux,
Ma
science gît en moi derrière mes paupières
Et
je n’en sais pas plus que mon sang ténébreux.
L’arbre
Il y
avait autrefois de l’affection, de tendres sentiments,
C’est
devenu du bois.
Il y
avait une grande politesse de paroles,
C’est
du bois maintenant, des ramilles, du feuillage.
Il y
avait de jolis habits autour d’un coeur d’amoureuse
Ou
d’amoureux, oui, quel était le sexe ?
C’est
devenu du bois sans intentions apparentes
Et
si l’on coupe une branche et qu’on regarde la fibre
Elle
reste muette
Du
moins pour des oreilles humaines,
Pas
un seul mot n’en sort mais un silence sans nuances
Vient
des fibrilles de toute sorte où passe une petite fourmi.
Comme
il se contorsionne l’arbre, comme il va dans tous les sens,
Tout
en restant immobile !
Et
par là-dessus le vent essaie de le mettre en route,
Il
voudrait en faire une espèce d’oiseau bien plus grand que nature
Parmi
les autres oiseaux
Mais
lui ne fait pas attention,
Il
faut savoir être un arbre durant les quatre saisons,
Et
regarder, pour mieux se taire,
Ecouter
les paroles des hommes et ne jamais répondre,
Il
faut savoir être tout entier dans une feuille
Et
la voir qui s’envole.
Attendre
que la Nuit…
Attendre
que la Nuit, toujours reconnaissable
A sa
grande altitude où n’atteint pas le vent,
Mais le malheur des hommes,
Vienne
allumer ses feux intimes et tremblants
Et dépose
sans bruit ses barques de pêcheurs,
Ses
lanternes de bord que le ciel a bercées,
Ses
filets étoilés dans notre âme élargie,
Attendre
qu’elle trouve en nous sa confidente
Grâce
à mille reflets et secrets mouvements
Et
qu’elle nous attire à ses mains de fourrure,
Nous
les enfants perdus, maltraités par le jour
Et la grande lumière,
Ramassés
par la Nuit poreuse et pénétrante,
Plus
sûre qu’un lit sûr sous un toit familier,
C’est
l’abri murmurant qui nous tient compagnie,
C’est
la couche où poser la tête qui déjà
Commence
à graviter,
A
s’étoiler en nous, à trouver son chemin.
Le chaos et la
création (Dieu parle) (extraits)
Je suis dans
la noirceur et j'entends ma puissance
Faire un bruit
sourd, battant l'espace rapproché,
Alentour un épais
va-et-vient de distances
Me flaire, me
redoute et demeure caché.
Je sens tout
se creuset, ignorant de ses bornes,
Et puis tout
se hérisse en ses aspérités.
Serais-je
menacé par les flèches sans formes
De fantômes
durcis dans de longs cauchemars.
Mais non, tout
se précise en moi-même, je gagne !
Je suis
déjà la plaine au-delà du hasard
Et, haussant
tout ce noir, je deviens la montagne
Et la neige
nouvelle attendant sa couleur.
Ah que ne
sombre point la plus grande pâleur
La cime qui
m'ignore et déjà m'accompagne
Et que je
cesse enfin d'être mon inconnu.
Que la lumière
soit...
(…)
Ivresse de créer,
de tout voir aboutir,
De n'avoir pas
à commencer et de finir,
De délivrer
soudain les fleuves et les pierres,
Les cœurs
battants, les yeux,
les âmes prisonnières.
Tout m'échappe,
les flots et les terres en vrac,
Mélange de
courants, de vivantes folies,
Mais un de mes
regards rend le calme d'un lac,
Préservant en
dessous ce qu'il y faut de vie.
Que rien
n'ait peur de vivre au
sortir de mon
corps,
Ni les petits
poissons menacés dans leur fuite,
Ni les grands
dévorés à leur tour par la mort
Ni tout ce qui
remue et doute au fond du sort.
Tout me
revient, trouvant en moi de la justice,
Prêt à se
reformer dans mon clair précipice.
(…)
La
goutte de pluie (Dieu parle)
Je
cherche une goutte de pluie
Qui
vient de tomber dans la mer.
Dans
sa rapide verticale
Elle
luisait plus que les autres
Car
seule entre les autres gouttes
Elle
eut la force de comprendre
Que,
très douce dans l’eau salée,
Elle
allait se perdre à jamais.
Alors
je cherche dans la mer
Et
sur les vagues, alertées,
Je
cherche pour faire plaisir
A ce
fragile souvenir
Dont
je suis seul dépositaire.
Mais
j’ai beau faire, il est des choses
Où
Dieu même ne peut plus rien
Malgré
sa bonne volonté
Et
l’assistance sans paroles
Du ciel, des vagues et de l’air.
Ô Dieu très atténué
0 Dieu très
atténué
Des bouts de
bois et des feuilles,
Dieu petit et
séparé,
On te piétine,
on te cueille
Avec les
herbes des prés.
Dieu des légères
fumées,
Dieu des
portes mal fermées
On les ouvrit tant de fois
Que l'air
traverse le bois.
Et toi, dans
l'humaine écorce,
Dieu de qui
n'a plus la force
D'avoir un
Dieu résistant
Comme celui
qu'abandonne
Par ses
blessures le sang,
Dieu qui ne
remplis sa chose
Qu'à moitié
comme à regret,
Dieu sur le
point de quitter
Le cœur d'un
homme qui n'ose
Le retenir, le
goûter,
Tu t'absentes,
tu reviens,
Tu es toujours
en voyage.
Heureux celui
qui retient
Un bon Dieu
comme un bon vin
Qui prend avec
lui de l'âge.
Nocturne
en plein jour
Quand
dorment les soleils sous nos humbles manteaux
Dans
l’univers obscur qui forme notre corps,
Les
nerfs qui voient en nous ce que nos yeux ignorent
Nous
précèdent au fond de notre chair plus lente,
Ils
peuplent nos lointains de leurs herbes luisantes
Arrachant
à la chair de tremblantes aurores.
C’est
le monde où l’espace est fait de notre sang.
Des
oiseaux teints de rouge et toujours renaissants
Ont
du mal à voler près du coeur qui les mène
Et
ne peuvent s’en éloigner qu’en périssant
Car
c’est en nous que sont les plus cruelles plaines
Où
l’on périt de soif près de fausses fontaines.
Et
nous allons ainsi, parmi les autres hommes,
Les uns parlant parfois à l’oreille des autres.
Encore
frissonnant…
Encore
frissonnant
Sous
la peau des ténèbres
Tous
les matins je dois
Recomposer
un homme
Avec
tout ce mélange
De
mes jours précédents
Et
le peu qui me reste
De
mes jours à venir.
Me
voici tout entier,
Je
vais vers la fenêtre.
Lumière
de ce jour,
Je
viens du fond des temps,
Respecte
avec douceur
Mes
minutes obscures,
Épargne
encore un peu
Ce
que j’ai de nocturne,
D’étoilé
en dedans
Et
de prêt à mourir
Sous
le soleil montant
Qui ne sait que grandir.
C'est la
couleuvre du silence…
C'est la
couleuvre du silence
Qui vient dans
ma chambre et s'allonge
Elle contourne
l'encrier
Puis, se
glissant jusqu'à mon lit,
S'enroule
autour de mon coeur même,
Mon coeur qui
ne sait pas crier,
Lui qui du
grand bruit de l'espace
Fait naître
un silence habité,
Lui qui de ses
propres angoisses
Façonne un songe
ensanglanté.
Quand le sombre et le trouble…
Quand le
sombre et le trouble et tous les chiens de l'âme
Se bousculent
au bout de nos longs corridors,
Quand le
dis-qui-tu-es et le te-tairas-tu
S'insultent à
travers des volets sans rainures,
Un homme
grand, barbu et plusieurs fois lui-même
Les fait taire
un à un d'un revers de la main
Et je reste
interdit sur des jambes faussées
Comme si j'étais
lui sans espoir de retour.
Allons, te
tairas-tu, cruelle malfaçon,
Faite de
chair, de cris,
de poils et
de rancune.
Debout sur le
plus bas degré des nuits sans lune
Je veux voir affleurer ma sereine saison.
Allons, mettez-vous là…
Allons,
mettez-vous là au milieu de mon poème,
Que je
m'approche à loisir, loin des regards indiscrets,
Entre des mots
qui vous observent, bien qu'ils vous devinent à peine,
Et d'autres
mots qui vous éclairent sans parvenir à vous toucher.
Vous y
trouverez un air, un ciel plus cléments que l'autre,
Dans un grand
imprévu d'arbres ignorés par les saisons,
Une attentive
floraison comme aux premiers jours du monde,
Quand il n'y
avait encor rien et que soudain tout devint nôtre.
Une légère
carriole traversant ma poésie,
Avec un cheval
qui jamais ne souleva de poussière
Parce qu'il
sait avancer franchement, sans toucher terre
Nous fera voir
aussi bien la clairière ou l'éclaircie.
Nous ferons un
grand bûcher des angoisses de la terre
Pour le vouer
à la mort qui s'éloignera de nous,
Et remonterons
sans remords les plus secrètes rivières
Où se
reflètent les coeurs
qui ne tremblent plus que d'amour.
C'est vous
quand vous êtes partie…
C'est vous
quand vous êtes partie,
L'air peu à
peu qui se referme
Mais toujours
prêt à se rouvrir
Dans sa
tremblante cicatrice
Et c'est mon
âme à contre-jour
Si profondément
étourdie
De ce brusque
manque d'amour
Qu'elle n'en
trouve plus sa forme
Entre la
douleur et l'oubli.
Et c'est mon cœur
mal protégé
Par un peu de
chair et tant d'ombre
Qui se fait au
goût de la tombe
Dans ce rien
de jour étouffé
Tombant des
autres, goutte à goutte,
Miel secret de
ce qui n'est plus
Qu'un peu de rêve
révolu.
L’espérance
Dans
l’obscurité pressentir la joie,
Savoir
susciter la fraîcheur des roses,
Leur
jeune parfum qui vient sous vos doigts
Comme
une douceur cherche un autre corps.
Le coeur
précédé d’antennes agiles,
Avancer
en soi, et grâce à quels yeux,
Eclairer
ceci, déceler cela,
Rien
qu’en approchant des mains lumineuses.
Mais
dans quel jardin erre-t-on ainsi
Qui
ne serait clos que par la pensée ?
Ah
pensons tout bas, n’effarouchons rien,
Je
sens que se forme un secret soleil.
La
mer secrète
Quand
nul ne la regarde,
La
mer n’est plus la mer,
Elle
est ce que nous sommes
Lorsque
nul ne nous voit.
Elle
a d’autres poissons,
D’autres
vagues aussi.
C’est
la mer pour la mer
Et
pour ceux qui en rêvent
Comme
je fais ici.
La pluie et les tyrans
Je vois tomber la pluie
Dont les flaques font luire
Notre grave planète,
La pluie qui tombe nette
Comme du temps d'Homère
Et du temps de Villon
Sur l'enfant et sa mère
Et le dos des moutons,
La pluie qui se répète
Mais ne peut attendrir
La dureté de tête
Ni le cœur des tyrans
Ni les favoriser
D'un juste étonnement,
Une petite pluie
Qui tombe sur l'Europe
Mettant tous les vivants
Dans la même enveloppe
Malgré l’infanterie
Qui charge ses fusils
Et malgré les journaux
Qui nous font des signaux,
Une petite pluie
Qui mouille les drapeaux.
Le coquillage et l’oreille
Mais un profond coquillage
Dont le son veille, caché,
D'âge en âge attend l'oreille
Qui finit par s'approcher.
Et l'homme qui le rencontre
Écoutant ce bruit lointain
Dévide au fond de la conque
L'invisible fil marin.
L'oreille, conque elle-même,
Aboutissant au cerveau
Va des profondeurs humaines
Au maritime écheveau
Et compare sur la plage
Le dehors et le dedans
Cependant que l'océan
Toujours change de pelage.
Docilité
La forêt dit: « C'est toujours moi la sacrifiée,
On me harcèle, on me traverse, on me brise à coups de hache,
On me cherche noise, on me tourmente sans raison,
On me lance des oiseaux à la tête ou des fourmis dans les jambes,
Et l'on me grave des noms auxquels je ne puis m'attacher.
Ah! on ne le sait que trop que je ne puis me défendre
Comme un cheval qu'on agace ou la vache mécontente.
Et pourtant je fais toujours ce que l'on m'avait dit de faire,
On m'ordonna : "Prenez racine." Et je donnai de la racine tant que je pus,
"Faites de l'ombre." Et j'en fis autant qu'il était raisonnable,
"Cessez d'en donner l'hiver." Je perdis mes feuilles jusqu'à la dernière.
Mois par mois et jour par jour je sais bien ce que je dois faire,
Voilà longtemps qu'on n'a plus besoin de me commander.
Alors pourquoi ces bûcherons qui s'en viennent au pas cadencé ?
Que l'on me dise ce qu'on attend de moi, et je le ferai,
Qu'on me réponde par un nuage ou quelque signe dans le ciel,
Je ne suis pas une révoltée, je ne cherche querelle à personne
Mais il me semble tout de même que l’on pourrait bien me répondre
Lorsque le vent qui se lève fait de moi une questionneuse. »
Pour
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du Bouchet /
Eugène Guillevic