AUTRE MAITRE

 

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Lao Tseu

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Textes de Lao Tseu 

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"Quand la crainte ne veille pas, il arrive ce qui était à craindre"

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LAO TSEU

(LAO TZU ou LAO ZI)

IVème siècle avant J. C.

Lao-Tseu ou Laozi est une figure légendaire chinoise et l'auteur présumé du Daode jing, le «Livre de la Voie et de la Vertu», compilation de textes dont se réclame le taoïsme. Alors que le confucianisme, adoptant une perspective pragmatique et politiquement dirigiste, faisait de l'homme la mesure de toute chose, le taoïsme en prit le contre-pied et réclama l'intégration de l'homme dans son cosmos naturel. Cette position favorise le questionnement ontologique et scientifique. Le bouddhisme ayant pu adopter beaucoup d'éléments du taoïsme, il a contribué à déterminer la civilisation chinoise. Considéré comme fondateur de religion, Lao-Tseu a reçu le statut d'immortel et il est vénéré comme un dieu. Le livre dont il est censé être l'auteur est lui-même entouré de légendes, à commencer par celle de sa rédaction : constatant le déclin de la dynastie des Zhou et quittant le pays vers l'ouest à travers les montagnes, Lao-Tseu est arrêté par le gardien d'un défilé qui le prie de lui laisser un livre résumant sa sagesse. Lao-Tseu rédige pour lui, en cinq mille caractères, le «Livre de la Voie et de la Vertu», le Daode jing, puis il disparaît.

La doctrine taoïste qui y est consignée part de l'idée qu'avant la création existait le tao, qui n'a pas de nom, qui est le non-étant, le non-agissant, et qui sous la forme de l'eau informe tend toujours vers le bas. En privilégiant ainsi le négatif, le taoïsme évoque le retour de l'humanité vers le stade d'une vie pré-culturelle régie par la nature et face à laquelle toute ambition civilisatrice paraît être un péché originel. La clé qui permet de comprendre le Daode jing est la présence, aux côtés du tao, du te, qui désigne le charme magique, mais aussi plus généralement l'énergie vitale. L'objectif est de faire que la mesure du cosmos devienne la mesure de l'homme.

Le second thème important du taoïsme est le désir de surmonter la mort. Il y a d'une part l'idée philosophique que l'homme ne connaissait pas ce qu'est la mort tant qu'il menait une vie inconsciente guidée uniquement par la Voie, et d'autre part certaines pratiques plus récentes pour prolonger la vie, comme des techniques respiratoires, etc... S'oublier soi-même, telle est la direction qui mènerait à surmonter la mort. En s'aliénant, le soi reste soi. La réalisation de soi passe, pour le taoïsme, par la fusion de l'homme avec une nature intacte, ce qui n'est possible qu'en effaçant les contours de la personnalité : aussi bien, la mort constitue une perte de forme, mais non une perte de matière. La conséquence taoïste de ces idées fut que les alchimistes chinois, au IIIème siècle apr. J. C., cherchèrent à concocter une pilule d'immortalité.

Le Daode jing reste un livre aux concepts simples et difficiles à cerner, comme le tao dont il décrit l'action. Sa sagesse se dérobe à l'entendement analytique.

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Textes de LAO TSEU

 

Le ciel subsiste et la terre dure,

Pourquoi le ciel subsiste-t-il, et la terre dure-t-elle ?

Parce qu'ils ne vivent pas pour eux-mêmes.

Voilà qui les fait durer.

 

Le saint se met en arrière.

Il est donc mis en avant.

II néglige son moi

et son moi se conserve.

Parce qu'il est désintéressé,

ses propres intérêts sont préservés.

 Extrait de Lao-tseu : Tao-tö king , éditions Folio, 2002, traduit du chinois par Liou Kia-hway

 

La bonté suprême est comme l'eau

qui favorise tout et ne rivalise avec rien.

En occupant la position dédaignée de tout humain,

elle est tout proche du Tao.

 

Sa position est favorable.

Son cœur est profond.

Son don est généreux.

Sa parole est fidèle.

Son gouvernement est en ordre parfait.

Elle remplit sa tâche.

Elle agit à propos.

 

En ne rivalisant avec personne,

elle est irréprochable.

 

 Extrait de Lao-tseu : Tao-tö king , éditions Folio, 2002, traduit du chinois par Liou Kia-hway

 

Qui se dresse sur la pointe des pieds

ne tiendra pas longtemps debout.

Qui fait de grandes enjambées

ne marchera pas très loin.

Qui s'exhibe ne rayonnera pas.

Qui s'affirme ne s'imposera pas.

Qui se glorifie ne verra pas son mérite reconnu.

Qui s'exalte ne deviendra pas un chef.

 

Ces manières sont pour le Tao,

Comme sont les restes de nourriture et les tumeurs

qui répugnent à tous.

Celui qui connaît la loi de la nature

ne fera pas ainsi sa demeure.

 

 Extrait de Lao-tseu : Tao-tö king , éditions Folio, 2002, traduit du chinois par Liou Kia-hway

 

Il y avait quelque chose d'indéterminé

avant la naissance de l'univers.

Ce quelque chose est muet et vide.

Il est indépendant et inaltérable.

Il circule partout sans se lasser jamais.

II doit être la Mère de l'univers.

 

Ne connaissant pas son nom,

Je le dénomme « Tao ».

Je m'efforce de l'appeler « grandeur ».

La grandeur implique l'extension.

L'extension implique l'éloignement.

L'éloignement exige le retour.

 

Le Tao est grand.

Le ciel est grand.

La terre est grande.

L'homme est grand.

C'est pourquoi l'homme est l'un des quatre grands du monde.

 Extrait de Lao-tseu : Tao-tö king , éditions Folio, 2002, traduit du chinois par Liou Kia-hway

 

Si j'étais connu avantageusement dans le monde

je marcherais sur la grande voie,

ne craignant que d'en dévier.

 

La grande voie est unie

mais la foule préfère les chemins de traverse.

 

La cour est bien tenue,

mais les champs sont pleins d'ivraie

et les greniers vides.

 

Se vêtir de robes brodées,

se ceindre d'épées tranchantes,

se rassasier de boire et de manger,

accumuler des richesses,

tout cela s'appelle vol et mensonge

et ne relève pas du Tao.

 

 Extrait de Lao-tseu : Tao-tö king , éditions Folio, 2002, traduit du chinois par Liou Kia-hway

 

Ce qui est bien planté ne peut être arraché,

ce qui est bien étreint ne peut se dégager.

C'est grâce à la vertu que fils et petits-fils

célèbrent sans faillir le culte des ancêtres.

 

Cultivée en soi-même

sa vertu sera authentique ;

cultivée dans sa famille,

elle s'enrichira ;

cultivée dans son village,

elle grandira ;

cultivée dans l'État,

elle sera florissante ;

cultivée dans le monde,

elle deviendra universelle.

 

Autrui, on l'observe d'après soi-même ;

les familles, d'après sa famille ;

les villages, d'après son village ;

les États, d'après son État ;

le monde, d’après ce monde ;

comment puis-je savoir comment va le monde ,

Par tout ce qui vient d’être dit.

 Extrait de Lao-tseu : Tao-tö king , éditions Folio, 2002, traduit du chinois par Liou Kia-hway

 

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