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MAITRE HINDOU
"Le divin est dans toutes les religions."
(Nilakhanta Nath Dutta)
Après
la mort de Râmakrishna, Vivékânanda eut l'idée de regrouper les fidèles désorientés
en une « Mission » organisée à la façon d'une église protestante. Le choix
du terme de « mission » est en tout cas significatif de la volonté de Vivékânanda
de diffuser partout, en Inde d'abord, mais aussi
dans
le reste du monde, la pensée du Maître disparu. Son premier succès fut sa
participation au « Parlement des Religions » réuni à Chicago en 1893 qui le
fit connaître et lui permit de recruter ses premiers disciples non-indiens. Par
la suite il organisa la Communauté en un Ordre monastique dirigé par des swâmis
(maîtres) et vivant dans des monastères (math) voués à l'étude et à la
diffusion de l'enseignement de Râmakrishna. L'Ordre reste exclusivement indien,
mais les Missions ont essaimé partout dans le monde, en particulier en
Angleterre, en France, et aux États-Unis.
Elles
éditent des traductions d'ouvrages fondamentaux de l'hindouisme, organisent des
conférences, accueillent des retraitants et patronnent des ouvres charitables.
Pour le centième anniversaire du rassemblement de Chicago, une conférence mondiale des religions s'est tenue en 1903 aux États-Unis. Celle-ci témoigne d'un nouvel essor du dialogue interreligieux auquel Vivékânanda avait attaché tout le prix.
JÉSUS, L'ORIENTAL
Le Dieu omniprésent de l'Univers ne peut pas être vu par nous jusqu'à ce qu'Il soit reflété par l'une de ces puissantes torches de l'Univers : les prophètes, les hommes-Dieu, les Incarnations, ceux en qui Dieu est descendu.
Ma conception du grand Prophète de Nazareth est formée d'un point de vue asiatique. Vous oubliez souvent, vous autres, que le Nazaréen fut lui-même un Oriental par excellence. Malgré tous vos efforts pour le représenter avec des yeux bleus et des cheveux blonds, le Nazaréen reste malgré tout un Oriental. Toutes les comparaisons, toutes les images qui composent la Bible : les scènes, les lieux, les attitudes, les groupes, la poésie, les symboles, tout parle de l'Orient ; le ciel clair, la chaleur, le soleil, le désert, les hommes et les femmes qui vont avec des cruches sur la tête pour les remplir à la fontaine, les troupeaux, les laboureurs, la culture à laquelle on procède, le moulin à eau et sa roue, ses biefs et ses meules, tout cela on le retrouve encore en Asie.
Dans ce continent vaste, immense, dont les sommets altiers passent au-delà des nuages et touchent presque la voûte azurée des cieux, un désert ondulé se prolonge pendant des kilomètres et des kilomètres, où l'on ne peut pas trouver une goutte d'eau, où ne pousse pas un brin d'herbe ; d'interminables forêts, et des fleuves gigantesques se précipitent vers l'Océan. Au milieu de tout cet ensemble, l'amour oriental pour ce qui est beau et sublime a pris une autre orientation que la vôtre. Il s'est tourné vers l'intérieur et non vers l'extérieur...
Et en ce qui concerne les prophètes, il faut vous rappeler que, sans une seule exception, tous les Messagers ont été des Orientaux.
Il
disait aussi: « Ne parlez bas d'amour pour votre frère ! aimez !... Ne discutez pas sur les
doctrines et sur les religions. Il n'y en a qu'une. Tous les fleuves vont à l'Océan. Allez et
laissez aller les autres !... La grande eau se fraie le long de la pente - selon les races, les
âges, et les âmes - un lit différent. C'est la même eau... Allez. Coulez vers l'Océan !»
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